L’autoconsommation : consommez ce que vous produisez
Qu’est-ce que l’autoconsommation ? Peut-on produire et consommer de l’électricité ? Comment financer vos panneaux solaires ? Vous souhaitez faire un geste pour votre porte-monnaie et pour la planète, Hetty vous livre tous les secrets de l’autoconsommation.
Qu’est-ce que l’autoconsommation ?
L’autoconsommation consiste à consommer des ressources que l’on produit soi-même. Étroitement associée au concept d’autoproduction, l’autoconsommation concerne principalement les ressources alimentaires et énergétiques.
- Appliquée au domaine de l’énergie, l’autoconsommation consiste à produire soi-même l’énergie que l’on consomme. Si l’on autoconsomme du bois de chauffage, ça signifie qu’on brûle du bois que l’on a fait soi-même pousser.
- Dans le domaine de l’alimentation, l’autoconsommation consiste principalement à cultiver soi-même ses propres fruits et légumes dans le but de les consommer. Et ce n’est pas tout. Avoir des poules pondeuses est un moyen d’autoconsommer des œufs. Élever des lapins peut être un moyen d’autoconsommer de la viande.
De fait, l’autoconsommation peut être totale ou partielle. Lorsqu’une personne produit la totalité des ressources dont elle a besoin et qu’elle se suffit à elle-même, on dit qu’elle a atteint un état d’autarcie. Elle est alors parfaitement autonome. Appliqué à une personne consomme uniquement les ressources alimentaires qu’elle produit, on parle alors d’autarcie alimentaire.
Le plus souvent et quel que soit le domaine concerné, l’autoconsommation est partielle. C’est-à-dire que la personne produit une partie seulement des ressources qu’elle consomme. Elle se procure une partie des biens dont elle a besoin en l’achetant à des tiers ou en procédant à du troc.
Aujourd’hui, l’autoconsommation est un concept qui est principalement utilisé pour parler de l’énergie qui est produite et consommée par les particuliers. Dans la majorité des cas, les particuliers produisent leur énergie à partir de panneaux solaires.
Qu’est-ce qu’un panneau solaire ?
Un panneau solaire est un équipement constitué de cellules qui captent la chaleur des rayons du soleil en vue de chauffer un liquide caloporteur. Ce liquide circule ensuite dans des tubes qui alimentent un chauffe-eau ou un système de chauffage. En d’autres termes, les panneaux solaires produisent de l’énergie thermique.
Panneaux solaires ou panneaux photovoltaïques ?
Dans le langage courant, les termes « panneaux solaires » et « panneaux photovoltaïques » sont indifféremment utilisés pour désigner des équipements destinés à produire de « l’énergie verte ».
Et pourtant, les panneaux solaires se distinguent des panneaux photovoltaïques, qui ont vocation à produire de l’énergie électrique.
Constitué de silicium, un panneau photovoltaïque capte les photons émis par le soleil. Les photons percutent les cellules de silicium, ce qui libère des électrons. Les électrons qui se déplacent produisent alors un courant continu, qui est transformé en courant alternatif au moyen d’un onduleur.
Le saviez-vous ?
Le terme photovoltaïque est constitué de la racine « photo », qui signifie lumière, et du terme « voltaïque », qui se réfère aux piles électriques et à l’électricité qu’elles délivrent. Le principe photovoltaïque a été mis en évidence par Antoine Becquerel en 1839.
Comment installer des panneaux solaires ?
L’installation de panneaux solaires est le plus souvent assurée par des professionnels du photovoltaïque. Et pour cause : compte tenu de l’investissement qu’elle représente, cette installation se doit d’être parfaitement rentable. C’est ici que les conseils et le savoir-faire d’un installateur professionnel jouent un rôle crucial.
L’installateur de panneaux photovoltaïques est un expert dans le domaine de l’énergie solaire. En pratique, ce professionnel spécialisé :
- réalise des études de faisabilité technique ;
- conçoit une installation 100% adaptée aux contraintes locales (ensoleillement moyen, pente de toit, profil de consommation du foyer…) ;
- installe des panneaux solaires sur toiture ou au sol ;
- assure des travaux de raccordement électrique pour relier l’installation photovoltaïque au réseau d’électricité domestique, voire au réseau public de distribution d’électricité en cas de revente partielle ou totale à un fournisseur d’énergie.
Est-il possible d’installer soi-même des panneaux solaires ?
Il est tout à fait possible de poser des panneaux solaires soi-même. De fait, des kits solaires à poser soi-même sont proposés à la vente aux particuliers. De plus, des schémas d’installation solaire en autoconsommation sont facilement disponibles sur le Web.
Avant tout achat, il convient d’évaluer le profil de consommation du foyer en matière d’électricité, puis de choisir des panneaux solaires capables de produire suffisamment d’énergie. La puissance d’une installation solaire est exprimée en kilowatt-crête, ou kWc.
1 kWc produit en moyenne 900 à 1500 kWh d’électricité par an.
Vous devez choisir la puissance de votre installation selon que vous envisagez une autoconsommation partielle ou totale. À savoir qu’un panneau photovoltaïque produit en moyenne 75 % de sa puissance de crête théorique. La rentabilité d’un panneau solaire dépend de nombreux critères, en particulier du niveau d’ensoleillement moyen du secteur géographique dans lequel il est installé.
Comment dimensionner une installation solaire en autoconsommation ?
La rentabilité d’un panneau solaire en autoconsommation ne peut être assurée que par un dimensionnement optimal. AutoCalSol est un logiciel de simulation solaire proposé par l’INES, l’Institut national de l’énergie solaire. Ce simulateur solaire calcule la puissance des panneaux qu’il convient d’installer pour une autoconsommation partielle ou totale.
Quel est le prix des panneaux solaires ?
Le prix moyen d’une installation solaire photovoltaïque oscille entre 2500 et 3000 € TTC par kWc installé (pose et fournitures comprises).
En dépit de ce prix théorique, le coût réel de l’installation dépend de plusieurs facteurs, parmi lesquels :
- La marque et la puissance nominale des panneaux solaires installés ;
- Le coût des éléments annexes (onduleur, câbles, batteries…) ;
- Les éventuelles difficultés d’accès au chantier (par exemple, des travaux sur toiture nécessitent la pose et la dépose d’un échafaudage, ils sont donc plus onéreux) ;
- Les tarifs appliqués par l’installateur de panneaux solaires que vous sollicitez.
En cas d’autoconsommation partielle et de revente du surplus à un fournisseur d’énergie, des travaux de raccordement au réseau public de distribution d’électricité sont obligatoires. Il convient alors de solliciter un devis auprès d’Enedis ou de l’ELD dont dépend le logement concerné. |
Quelles aides financières pour la pose de panneaux solaires ?
Le Plan climat vise une neutralité carbone d’ici 2050. Dans cette optique, l’État encourage le recours aux énergies renouvelables. C’est pourquoi il accorde des aides financières aux particuliers qui font installer des panneaux solaires chez eux, qu’ils choisissent l’autoconsommation partielle ou totale de leur production.
L’obligation d’achat
Le dispositif d’obligation d’achat s’adresse aux particuliers qui souhaitent revendre une partie de leur production d’électricité à un fournisseur d’énergie. Le cas échéant, le prix de revente du kWh d’électricité est fixé par l’État. Il est nécessaire que l’installation photovoltaïque soit raccordée au réseau public de distribution de l’électricité.
Dans le cadre de l’obligation d’achat, le prix de vente du kWh d’électricité est plus élevé lorsque le producteur revend la totalité de sa production. Le prix de vente de l’électricité est donc moins élevé en cas d’autoconsommation partielle. |
La prime à l’autoconsommation
Les installations solaires d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWc destinées à une autoconsommation partielle ou totale peuvent être éligibles à une prime à l’investissement. Cette prime dégressive, dont le montant varie selon la puissance de l’installation, est valable pendant les cinq années qui suivent les travaux.
Taux de TVA réduit
Un taux de TVA à 10 % peut s’appliquer aux installations solaires d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWc. Renseignez-vous auprès de l’administration fiscale.
Quels sont les autres types d’autoconsommation ?
C’est un fait : la lutte contre le réchauffement climatique suppose un nouveau modèle énergétique. Loin de se limiter à l’énergie solaire, l’autoconsommation intéresse d’autres sources d’énergie renouvelable.
Outre les kits solaires et autres modules photovoltaïques, d’autres dispositifs d’autoproduction favorisent l’autoconsommation énergétique. En l’occurrence, il est possible de compléter une installation solaire avec une éolienne. Ce choix peut se révéler particulièrement judicieux : l’éolienne pourra facilement pallier un manque de soleil en hiver.
La cogénération à partir de biomasse, la trigénération et la géothermie constituent d’autres pistes de réflexion pour tous ceux qui souhaitent s’engager dans une démarche d’autoconsommation responsable.
Enfin, les amateurs d’habitats autonomes apprécieront de faire pousser leurs propres fruits et légumes. La permaculture, c’est une autre façon d’autoconsommer !
Quels sont les avantages et les inconvénients de l’autoconsommation ?
L’autoconsommation permet avant tout de réduire ses dépenses. Produire soi-même les légumes dont on a besoin pour s’alimenter évite en effet d’avoir à en acheter. Et à l’heure où le prix du kWh d'électricité ne cesse d’augmenter, produire de l’énergie thermique permet de faire d’intéressantes économies sur ses factures d’énergie.
Surtout, l’autoconsommation peut vous permettre de réduire votre empreinte carbone. Acheter des tomates dans le commerce suppose d’acheter un produit qui a voyagé en camion (voire en avion) depuis son lieu de production jusqu’à son lieu de vente, puis jusque chez vous. Lorsque vous faites pousser vos propres tomates au jardin, vous limitez l’impact carbone de votre consommation alimentaire.
Mais l’autoconsommation a aussi des inconvénients.
- Sur le plan alimentaire d’abord, produire des légumes et des fruits suppose de savoir composer avec les saisons et les aléas climatiques.
- Il faut aussi maîtriser l’art de la conservation : bocaux, congélation et séchage sont de mise.
- De plus, s’il est relativement facile de faire pousser des salades, il est plus difficile de produire son propre fromage. A moins d’élever des chèvres.
Dans le domaine de l’énergie, l'autoconsommation a aussi des inconvénients.
- Installer chez soi des panneaux solaires ou une mini-éolienne mobilise un budget important, avec un retour sur investissement après quelques années seulement.
- Il est en outre nécessaire de modifier ses habitudes de consommation pour s’adapter aux pics de production.
- Enfin, il reste difficile d’atteindre une parfaite autonomie énergétique.
Ce qu’il faut retenir sur l’autoconsommation
L’autoconsommation présente plus d’un atout. Outre les économies qu’elle permet de réaliser, elle constitue surtout un moyen de consommer des ressources peu onéreuses, voire gratuites, et de minimiser votre impact carbone. Et vous, que diriez-vous de produire et consommer votre propre électricité ?